Walking, falling, crying (feat Tarita)

« - Je suis enfin arrivée... »

Cette petite voix provenait d'une zone de forêt au pied du Mont Ebott. C'est là que se trouvait Elisif, la petite fermière vivant non loin de la montagne.
Quelques heures s'étaient déjà écoulées depuis que la jeune fille avait quitté la ferme, laissant derrière elle sa grand-mère, ses animaux et son quotidien pour aller dans la montagne, à la recherche du lieu que son pendentif indiquait par moments. Pour le moment, elle n'en savait qu'une chose : ce fameux lieu se trouvait dans la montagne, là où les monstres avaient vécu pendant des années. C'était donc vers là qu'elle s'était dirigée, empruntant un sentier en se guidant avec une branche soigneusement coupée par sa grand-mère, s'accroupissant parfois pour toucher le sol, vérifiant qu'elle n'avait pas quitté le sentier de terre battue.
Le pied de la montagne pouvait être atteint depuis la ferme en moins de deux heures. Cependant, pour une enfant incapable de voir, le moindre virage pouvait vite devenir un problème.
Quel soulagement ce fut pour elle lorsqu'elle pût enfin atteindre la paroi rocheuse de la montagne, qu'elle reconnut en essayant en vint de toucher le bout avec son bâton. Elle se mit alors à longer cette paroi, se mettant à chercher une entrée, une porte, n'importe quoi qui puisse indiquer une possible présence de l'autre côté.
Elle finit par trouver l'entrée d'une grotte assez large, et, sans réfléchir, y entra. Il n'y avait aucun bruit, hormis celui de ses pas, créant un léger écho. Elle avança lentement, utilisant son bâton pour éviter d'innombrables racines. Elle imaginait l'endroit comme une grande pièce ronde.
Cependant, elle n'avait nullement deviné le gigantesque trou qui se trouvait au milieu.
Inconsciente du danger, elle évita une énième racine... et posa son pied trop près du précipice.
Un craquement se fit entendre.

« - Qu'est-ce que... »

Mais il était trop tard. La roche sur laquelle son pied s'était posé s'effrita et tomba, la faisant perdre l'équilibre... et chuter avec elle.

« - AAAAAAAAAAAAH!!!!! »

De nombreuses fois, la pauvre fille heurta la paroi dans sa chute, déchirant sa robe comme sa peau, sur les bras, les jambes et le dos. À ses cris de douleur se mêlaient les bruits de mécontentements de la Roche et du tissu de son vêtement.
Puis tout s'arrêta, tout se tut.

« - ... Aïe... gémit-elle de douleur. ... Que s'est-il passé ?... Où suis-je ?... »

Sa chute avait prit fin sur une surface étrange. Une surface parfumée, souple, légèrement humide et végétale au toucher.

Des fleurs...

Immédiatement, la petite fermière se releva fébrilement, couinant de douleur à cause de ses plaies, et chercha à tâtons la roche, avant d'essayer de s'y accrocher, en vain. La paroi était trop haute et trop abrupte pour qu'elle puisse espérer grimper.
Elle était piégée.

... Non...

« - Au secours! s'écria-t-elle. Quelqu'un! S'il vous plaît, aidez-moi! Je ne peux pas sortir! À l'aide! »

Paniquée, désemparée, la jeune fille sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle se laissa tomber à nouveau sur le sol, se recroquevillant sur elle-même.

« - ... Par pitié... Quelqu'un... À l'aide... »